Lundi 12 juillet 2021

==Les UNES== :

Presse écrite

La presse italienne consacre aujourd’hui très largement ses Unes à la victoire à l’Euro, ’’difficile mais méritée” pour de nombreux commentateurs, et représentant le symbole d’une fierté retrouvée après des mois de pandémie. Plusieurs journaux voient aussi dans cette victoire une façon de replacer l’Italie ‘au centre de l’Europe’ : « l’Europe est à nous » titre la Repubblica et la Stampa affiche en Une « L’Europe, c’est nous », tandis que le Fatto Quotidiano va plus loin : « Le Brexit azzurro » (du nom de l’équipe de football italienne, gli Azzurri).

La diffusion du variant Delta en Italie et la possibilité que certaines régions puissent basculer en zone jaune sont aussi cités. Le comité scientifique prône une accélération de la campagne de vaccination. La presse italienne mentionne également l’allocution prévue ce soir par le Président de la République Emmanuel Macron à 20h.  « Sileri : d’ici 10 jours le variant Delta sera dominant» (La Stampa), « Covid, 4 régions vers la zone jaune » (Il Messaggero), « Covid, la Campanie vers la zone jaune. Le gouvernement divisé sur les paramètres pour de nouvelles restrictions » (Il Mattino).

L’accord entre le fondateur B. Grillo et le chef désigné G. Conte sur les nouveaux statuts du Mouvement 5 Etoiles est aussi cité : « Entente Conte-Grillo mais l’ancien président du Conseil attaque sur la justice » (Corriere della Sera), « Conte-Grillo, un accord inespéré mais les divisions sur la justice demeurent » (La Repubblica), « Conte est le chef du M5S » – Et demande à modifier la réforme de la justice (Il Messaggero).

Journaux télévisés

Les JT couvrent essentiellement la victoire de l’Italie en finale de l’Euro ainsi que la fête des supporters dans tout le pays, la réception des champions au Quirinal et au Palais Chigi prévue cet après-midi, la défaite de Matteo Berrettini lors de la finale de Wimbledon, et enfin l’accord trouvé entre Conte et Grillo sur le mouvement M5S.

Réseaux sociaux

Sur Twitter, le hashtag #campionideuropa (champions d’Europe), domine largement, en référence à la victoire hier soir de l’Italie en finale de l’Euro.

==Les articles de Presse== :

Finale de l’UEFA 2020

ARTICLE La Repubblica « Draghi félicite l’Italie, [revenue] au centre de l’Europe ‘une joie extraordinaire’ : « Les Italiens célèbrent le succès de l’équipe nationale. Les ‘Azzurri’ ont montré qu’ils savaient allier de grandes personnalités, un jeu et un esprit d’équipe extraordinaires ». Le Premier Ministre rayonne et le montre. Il a passé la journée hors de Rome en famille pour suivre un dimanche historique pour le sport italien. D’abord le match de Matteo Berrettini pour la finale de Wimbledon : il a félicité le joueur italien malgré la défaite face à Novak Djokovic. « Cette finale a ému des millions d’italiens et est entrée dans l’histoire de notre tennis ». Mais Draghi aime surtout le football, et même s’il soutient la Roma, il suit avec plaisir l’équipe nationale. A la victoire aux tirs au but, il exulte. Avoir joué deux finales est un motif de fierté pour les Italiens après de longs mois de souffrance. Mais surtout l’idée d’une Italie au cœur de l’Europe lui plaît, représentant son ambition de centralité retrouvée de l’Italie avec son gouvernement. C’est pour cela qu’aujourd’hui à 18 heures il reçoit au Palais Chigi les champions d’Europe ainsi que le finaliste de Wimbledon ».

Covid/campagne de vaccination

ENTRETIEN, La Stampa, de P. P. Sileri, secrétaire d’Etat à la Santé, « D’ici 10 jours, le variant Delta sera dominant » : « ‘’Il est clair que le fait que l’Italie soit allée jusqu’au bout de la coupe de l’Euro a accéléré la diffusion du variant Delta dans notre pays. Il faut un contrôle constant, surtout dans les lieux de vie nocturne et sanctionner quand il le faut. A ce stade, il n’est pas nécessaire de revoir les règles sur les restrictions. Nous savons que l’évolution du variant sera semblable à celle que l’on observe en Grande-Bretagne : d’ici la fin du mois, les contaminations seront multipliées par trois ou quatre. Il est vrai aussi que le nombre d’Italiens vaccinés avec la deuxième dose augmentera progressivement. En septembre, nous aurons 70-75% de personnes immunisées. Il est possible d’avoir des régions avec une couleur différente de niveau d’alerte ou des zones rouges au niveau local. Il faudra toutefois prendre en compte le nombre d’hospitalisations car l’âge moyen des nouvelles personnes contaminées baisse. Par ailleurs, elles sont affectées par une forme légère du virus. Il faut donc accélérer sur les vaccinations. Je suis contre l’idée de vacciner obligatoirement les professeurs : il suffira de convaincre les 15% de personnes réticentes au vaccin. Quant à la rentrée scolaire, j’attendrai la fin du mois pour voir le pourcentage réel d’élèves vaccinés. Il est clair que, s’il reste bas, on ne pourra pas garantir une reprise à 100% des cours en présence, du moins dans les premières semaines. Ensuite, il s’agira de renforcer la campagne de diagnostic dans les écoles, avec tous les moyens disponibles. Quant [aux fonds publics pour] Reithera, je pense que ce serait une vraie folie d’abandonner cette entreprise, qui compte plus de 100 chercheurs et qui offre un potentiel unique. Il est possible d’envisager chez elle la production du vaccin à vecteur viral ou de le vendre à l’étranger. Reithera pourrait développer un vaccin à ARNm, car ils en sont capables. Sans oublier la capacité de production potentielle, au-delà du Covid, pour les thérapies contre le cancer’’ ».

Politique intérieure

ARTICLE, Il Messaggero, « Loi contre la transhomophobie, la Ligue tente de séduire Italia Viva » : « C’est un véritable rameau d’olivier que la Ligue a voulu tendre à IV : le souhait est de renforcer l’entente entre M. Renzi et M. Salvini pour une dernière tentative visant à bloquer le début du débat au Parlement sur le projet de loi Zan (contre l’homophobie, prévu pour le 13/07, nldr). Hier, M. Renzi a lancé un appel au PD, au M5S et à LeU à dialoguer avec la Ligue et Forza Italia puisque ‘’le texte ne passera pas’’. Or les démocrates, par le biais de D. Parrini, estiment que ‘’l’objectif de Salvini n’est pas d’améliorer le projet de loi mais de l’ensevelir’’. La discussion générale commencera demain à 16h30. Le même jour, à 15h00, se tiendra une séance en Commission où le président, le léguiste Ostellari, a inséré à l’ordre du jour le projet de loi Zan. Si la Commission devait s’exprimer pour demander au Sénat de lui renvoyer le texte pour une nouvelle discussion, la Chambre Haute ne pourrait que voter sur ce point. On retournerait alors à la case de départ. »

ARTICLE, Corriere della Sera, « Letta : ‘nous pouvons avancer avec le M5S’, mais au sein du PD on craint les effets de l’usure » : « C’est une nouvelle positive, j’étais sûr qu’ils pourraient trouver les motivations pour continuer à avancer ensemble ». La satisfaction du secrétaire du PD est nette, alors que l’on craignait que le M5S ne se défile sur le vote de la réforme de la justice. Mais dans le parti le soulagement n’est que partiel, car une sortie du M5S de la majorité conduirait à une situation où le PD se retrouve seul avec Salvini à soutenir le gouvernement. Le ministre des affaires étrangères, Luigi di Maio, assure à ses partenaires de gouvernement que personne n’envisage de faire défaut à Mario Daghi au sein du mouvement. Malgré les tensions récentes, Enrico Letta assure que sa relation avec Giuseppe Conte est bonne et que l’alliance qu’il envisage de sceller avec le M5S est toujours d’actualité. L’assurance du secrétaire pourrait être contredite dès demain, jour de vote sur la loi Zan au Sénat et où des défections au sein du M5S sont à craindre ».

COULISSES, La Repubblica, M. Pucciarelli, « La première mission de Conte : jouer aux enchères avec Draghi » : « La recomposition du M5S ne représente pas une nouvelle vraiment positive pour Mario Draghi. Le nouveau Mouvement, doté désormais d’un leadership clair et légitime, à l’intention de revenir dans l’arène et de faire entendre sa voix, qui est celle du premier groupe parlementaire avec 161 députés et 75 sénateurs. Nous assisterons ainsi à la fin du compromis au rabais de la part des 5 Etoiles. Mais il ne faut pas pour autant croire à ceux qui voient le M5S passer rapidement dans l’opposition. Le plan pour les prochains mois est d’avancer sur les batailles sociales, à commencer par le salaire minimum et la défense du revenu de citoyenneté, qui se trouve déjà dans le collimateur de Renzi et de Salvini. Mais il y a aussi le problème de la fin du gel des licenciements : cette bataille pourrait représenter le terrain parfait pour renouer avec le PD de Letta. La conviction générale est que l’exécutif de large coalition d’aujourd’hui est trop déséquilibré vers la droite et vers les intérêts des grandes entreprises. Le 23 juillet, la Chambre commencera ses travaux sur la réforme de la justice présentée par la ministre Cartabia. Le M5S a déjà annoncé vouloir livrer bataille par le biais d’amendements. A partir d’aujourd’hui, le Palais Chigi aura d’autres préoccupations ».

Politique étrangère

ARTICLE, La Repubblica, « De la Syrie à Salernes, le colonel de l’Etat islamique devenu invisible » : « On croyait qu’il s’agissait d’un électron-libre mais en réalité c’est un combattant de l’EI. Il était en Italie depuis environ un an, campait dans des logements de sans-abris et faisait des petits travaux. Mais celui qui se faisait passer pour un immigré clandestin était le « chef d’une division militaire de l’EI » selon les autorités marocaines qui le recherchaient depuis longtemps ainsi que les autorités françaises et espagnoles. Aussitôt le mandat d’arrêt international émis, Afia Abderrahman, 29 ans, a été arrêté et placé en cellule. Une nouvelle qui intervient dans un moment délicat pour notre pays après les dures menaces proférées par l’EI contre l’Italie et le ministre des affaires étrangères Di Maio, qui place Rome comme un objectif de ses opérations. Désormais les enquêtes commencent avant une possible extradition au Maroc. Selon les services spéciaux de Naples, l’individu aurait d’abord adhéré à Al Nostra avant de passer à Al Qaeda et aurait combattu en 2012 en Syrie avant de devenir un ‘responsable militaire’. »

ANALYSE, Corriere della Sera, de Paolo Mieli, « Libye, les engagements non tenus et les comportements inacceptables » : « Le procureur d’Agrigente en Sicile a demandé à la ministre de la Justice Marta Cartabia l’ouverture d’un dossier contre les hommes de la Garde côtière libyenne qui ont ouvert le feu, le 30 juin dernier, sur une embarcation de migrants avant de tenter de la renverser. Les faits avaient été filmés par une équipe de Sea Watch. Le gouvernement de Tripoli a lui-même dû admettre que quelque chose n’allait pas. Au Parlement, et notamment au sein du Parti démocrate, beaucoup considèrent que le contrat ne devrait pas être renouvelé et que les financements devraient être coupés. Une partie des Radicali italiani appelle à une prise de conscience de la part de toute la population italienne. Cette semaine, la Commission Affaires étrangères et Défense devrait se réunir à la Chambre pour discuter de la reconduite de l’accord conclu avec la Libye à l’époque de Paolo Gentiloni et renouvelé sous les deux gouvernements Conte. Les quelques parlementaires démocrates, intellectuels et journalistes dénonçant la réalité autour de ces milices armées ont longtemps été isolés dans leur bataille, alors que ces milices sont impliquées dans le trafic d’êtres humains et la gestion des camps. Il y avait eu des avancées, mais ensuite, comme cela arrive parfois, les demandes sont restées lettre morte. La Présidente du Parti démocrate, Valentina Cuppi, appelle aujourd’hui à opposer un « non » ferme aux financements à destination de la Libye, à l’exception des subventions pour le déminage de certains quartiers de la capitale, le renforcement de l’hôpital de Misurata et le respect des droits humains. Malheureusement au sein du PD, les déclarations de Cuppi ne semblent pas écoutées. Certes, il y a de nombreux sujets qui occupent l’actualtié en ce moment (loi Zan, réforme de la justice, nominations à la RAI), mais il est temps que le parti de Letta y prête attention et honore l’engagement solennel pris il y a un an. »

UE / Finances

ARTICLE, Corriere della Sera, d’E. Marro, « Duel entre le FMI et l’UE pour sauver le climat : la taxe carbone sera bien mise en place, mais il n’y a pas d’accord autour des principes » : « Le feu vert a été donné à un accord international pour une taxe carbone qui arrivera progressivement à 75$ par tonne de CO2 émise. Il n’y a en revanche pas d’entente autour d’un mécanisme de régulation fiscale aux frontières comme le souhaiterait l’UE, jugé ‘’moins efficace et plus protectionniste’’ par la directrice du FMI lors du G20 Finances qui s’est tenu à Venise. Le document rédigé en conclusion du G20 ce samedi évoque la question du climat sans entrer dans les détails, mais on y parle pour la première fois de « carbon princing », c’est-à-dire de rendre payantes les émissions de gaz à effet de serre. Or il existe pour cela plusieurs formules et l’UE et le FMI ne sont pas d’accord. Le FMI prône un accord entre les pays du G20 avec taxation uniforme alors que l’UE défend l’idée du Mecanisme d’ajustement carbone aux frontières, afin de taxer les importations des pays les plus permissifs en matière d’émissions (la Russie et les pays asiatiques sont parmi les premiers concernés). Cette taxe permettrait en outre de financer le Next Generation EU. L’autre option est celle de la taxe numérique, cette fois-ci avec les Etats-Unis, qui dénoncent la discrimination vis-à-vis des GAFA. Si tous les obstacles ne sont donc pas encore surmontés, le gouverneur de la Banque d’Italie prévient : ‘’nous sommes en retard’’ sur les objectifs fixés. Enfin, la Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé des tests pour évaluer la résistance des banques et de l’eurosystème en cas de risques climatiques. »

France-Italie/ Stellantis

COMMENTAITRE, L’Economia, de Dario Di Vico « Dans le public et dans le privé, des liens franco-italiens étroits » : « L’implantation à Termoli par Stellantis de sa troisième usine géante de véhicules électriques a été très chaleureusement saluée par les syndicats qui, de toute évidence, étaient très inquiets du sort du site du Molise. Mais au-delà, sur le plan diplomatique et la façon dont l’affaire a été menée, le dialogue entre le gouvernement et les actionnaires italiens de Stellantis s’est révélé constructif et remarquable. Mais on sait bien que l’emplacement de cette usine était une bataille à part et que le véritable rendez-vous attendu, celui qui devra apporter toutes les réponses quant au futur des usines italiennes, est celui où Carlos Tavares présentera son plan industriel, d’ici la fin de l’année. En attendant, la tension est légèrement retombée, sauf pour le site deTurin qui se sent trahi. Jusqu’à présent, Tavares n’a laissé filtrer que quelques indices, davantage sur les objectifs que sur le plan en vue de les atteindre. En tous cas, l’exemple de Stellantis est une sorte de cas d’école, notamment en ce qui concerne l’équilibre entre actionnaires privés et intérêts publics. Les empires de la famille Peugeot et Agnelli feront-il prévaloir l’approche privée ou les considérations politiques et nationales – surtout du côté français – l’emporteront-elles ?  Comme souligné ces jours-ci, nous entrons dans une nouvelle phase de dialogue entre les modèles économiques français et italien et tous les yeux sont rivés sur les entreprises conjointes franco-italiennes. En Europe, les nouveaux équilibres ne naissent pas seulement lors des Sommets entre Chefs d’Etat. »

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